[Consulat général des Etats-Unis]

[Consulat général des Etats-Unis]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0759 FIGRPTL0041 01
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
descriptionAdresse de prise de vue : 7, quai Général Sarrail, Lyon 6e.
historiqueImmeuble de logements pour l'industriel Barioz. Jean Chorel, sculpteur ; Louis et Charles Donneaud, architectes ; 1932.
historiqueL'existence du consulat général des Etats-Unis à Lyon, qui vient de fêter son cent soixantième anniversaire [en 1986], est sérieusement menacée. C'est "pratiquement décidé", précisait [le 30 janvier 1987] un élu lyonnais en prévoyant déjà le départ du consul Stanislaus Valerga, dès la fin du mois de mars. Lui-même aurait annoncé, [le 29 janvier au] soir au cours d'une réunion privée, que c'était une quasi certitude. En précisant que seule "une présence" serait maintenue. A l'origine de cette décision : des mesures d'économie et le constat que Paris n'était qu'à deux heures de Lyon. Reste à attendre le vote du Congrès américain. Mais on ne se fait pas d'illusion. Ca fait déjà deux mois qu'une poignée d'hommes politiques lyonnais sont au courant des intentions du département d'Etat américain. Mais ces élus ont pour une fois fait preuve d'une discrétion exemplaire. Pas question d'organiser la moindre fuite : "Il valait mieux agir en coulisse, c'est plus efficace", précisait l'un d'entre eux. La preuve que non. Pourtant Francisque Collomb lui-même est monté au créneau. Il a effectué des démarches "au niveau du gouvernement américain", précise-t-on dans son entourage. Michel Noir, le ministre lyonnais du Commerce extérieur, s'est également saisi du dossier. On a pris contact avec l'ambassade U.S. à Paris. Et malgré l'hostilité de l'ambassadeur à cette mesure, impossible de convaincre le département d'Etat américain. Quatre consulats en France : il fallait au minimum supprimer une de ces antennes par mesure d'économie. Strasbourg, Bordeaux et Marseille ont été épargnées pour l'instant. Lyon est passée à la trappe. "L'argument invoqué a été la proximité de Lyon et de Paris. Deux villes distantes de deux heures. On a assez fait de publicité sur le T.G.V. pour que ça ne se retourne pas un jour contre nous !", expliquait [le 30 janvier] Christian Gelpi, adjoint au maire de Lyon, chargé des relations internationales de la ville, mais également président de l'Association France-Etats-Unis. Pour lui, "c'est un fonctionnaire qui, avec son double décimètre, est à l'origine de cette décision". Décision qu'il trouve très décevante et qualifie de "coup dur" pour une ville qui ne perd jamais l'occasion d'affirmer sa vocation internationale. "Bien sûr nous ne pouvons pas contester les mesures d'économie décidées par les Américains. La France elle-même a pris des mesures identiques. Mais je pense que dans une ville et une région où vit une importante colonie américaine, ce ne sera pas sans conséquence." En confirmant qu'une "démarche officielle" du représentant des Etats-Unis avait été effectuée auprès de la mairie, Christian Gelpy a précisé que cette suppression "très probable" restait soumise à la décision du Congrès américain : "Ces mesures d'économies, qui lui ont été présentées, font actuellement l'objet d'un débat". Cet élu ajoute : "On devrait avoir la confirmation très rapidement. Mais en réalité, c'est pratiquement décidé. Et si cette décision était prise, cela se ferait très rapidement. Le consul général pourrait quitter Lyon dès la fin du mois de mars. Il resterait quand même dans la ville une présence pour reprendre le terme des Américains. C'est-à-dire, semble-t-il, une antenne commerciale et culturelle". Contacté [le 30 janvier], le maire de Lyon s'est refusé à toute déclaration "à chaud" par souci de ne pas commettre d' "ingérence" dans les affaires intérieures américaines ! [...] Source : "Suppression probable du consulat des Etats-Unis" / Philippe Brunet-Lecomte in Lyon Figaro, 31 janvier 1987, p.1 et 3.
historiqueC'est en 1826 que le premier consul américain a débarqué à Lyon. C'était James Fenimore Cooper, auteur du "Dernier des Mohicans". En 1986, le consulat des Etats-Unis arrosait donc son 160e anniversaire. En 1987, il emploie encore une quinzaine de personnes pour son service des visas, sa délégation culturelle et son antenne commerciale. Parmi eux, deux américains seulement. Menacé de disparition, le consulat de Lyon sera finalement sauvegardé, au moins temporairement (avril 1987). Il disparait définitivement le 1er juin 1992. A cette date, les services consulaires pour les résidents de la région Rhône-Alpes sont assurés par les services consulaires de Marseille, Bordeaux et Paris.
note à l'exemplaireTirage conservé en double exemplaire (même cote).
note bibliographique"Interpol a sauvé le consulat des Etats-Unis" / Christian Dybich in Lyon Figaro, 1er avril 1987, p.2-3. - "Fermeture du consulat des USA à Lyon" in Le Progrès de Lyon, 3 avril 1992.

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